06/10/2023

Portrait MOF Corentin Baldin : « Il n’y a aucun répit ! »

Corentin Baldin MOF

Depuis bientôt 100 ans, le titre de Meilleur Ouvrier de France est décerné à des professionnels maîtrisant des savoir-faire variés, dans les domaines du bâtiment, du luxe, de l’industrie ou encore de la cuisine. Dans la spécialité couverture-ornemaniste métallique, deux années, dont une consacrée à la réalisation d’une maquette, sont nécessaires aux candidats pour montrer leurs talents.

Cette année, six gagnants ont remporté le précieux titre et nous avons pu tous les interviewer. Le cinqiuième interrogé est Corentin Baldin, compagnon couvreur girondin.

CUPA PIZARRAS – Comment avez-vous connu le concours MOF ?

Corentin Baldin – J’ai connu ce concours par l’intermédiaire de personnes avec qui j’ai fait le Tour de France, lorsque j’étais Compagnon du Devoir. Je suis passé par Lyon : le gérant était MOF et le chef d’équipe venait de s’inscrire au concours. J’ai bien vu ce que cela représentait à leurs yeux et l’idée s’est ancrée dans mon esprit. J’étais vraiment mordu du métier déjà ! Ensuite, je suis allé à Bordeaux et l’un de mes responsables concourait pour la 26ème édition. J’ai décidé de prendre la suite et me voilà lauréat de la 27ème édition.

CP – Comment s’organise le concours ?

CB – Tout d’abord nous sommes présélectionnés sur présentation d’un dossier technique, puis nous sommes convoqués à des épreuves qualificatives. Cette année, c’était à Bourges. En une journée, nous passons deux épreuves pratiques et un oral, mêlant questions techniques et entretien de motivation. En fin d’après-midi, le sujet de la maquette est présenté à l’ensemble des candidats : il faut le lire et poser toutes les questions possibles, car ce sera le seul moment d’échanges. Environ un mois après cette journée, j’ai reçu la confirmation de ma qualification, je pouvais vraiment commencer à réaliser la maquette.

maquette mof Corentin-Baldin

CP – Comment avez-vous vécu cette année de travail acharné ?

CB – C’est difficile de tenir dans le temps, on doit travailler fort et pour la famille c’est difficile ! C’est un vrai sacrifice. Ensuite sur la réalisation, il n’y a aucun répit, rien n’est facile ! Même ce que l’on trouve simple et courant, il faut le rendre compliqué pour se démarquer. Tout prend énormément de temps, donc le but du jeu c’est d’anticiper au maximum pour ne pas avoir à refaire trop souvent. J’ai donc commencé par un travail d’analyse, une phase de dessin à partir des plans et du cahier des charge fournis.

Le soutien et les conseils de mon parrain MOF m’ont été très précieux. J’ai tout de suite apprécié la réalisation concrète de ces éléments même si la tourelle d’ardoise m’a donné du fil à retordre ! Chacun peut aussi laisser s’exprimer son talent car quelques parties sont laissées libres aux candidats.

CP – Qu’attendez-vous de ce titre pour la suite de votre carrière ?

CB – Pour moi, il s’agit surtout d’une satisfaction personnelle et ce titre ne fait pas tout ! J’apprécie le challenge et j’avais déjà tenté les Olympiades des métiers auparavant.

Après, j’aimerais que ce concours puisse inspirer les jeunes générations et leur donner l’amour du métier.

Enfin j’espère que ce titre pourra être un levier quand je voudrais monter ma propre entreprise.

document icon Si vous avez manqué l’une des interviews précédentes avec les gagnants du MOF, vous pouvez les trouver toutes sur cette page.!

* Propos recueillis par Orianne Masse