Les travaux de couverture à Montabon pour sauver une rotonde ferroviaire historique
Histoire
Construite en 1890, la rotonde a été un composant important de la ligne Paris-Bordeaux du réseau de l’Etat jusqu’en 1954. Les locomotives à vapeur venaient s’y ravitailler en eau et charbon et être entretenues ou réparées.
Sur un site de 10 000m², le bâtiment semi-circulaire de 2 500 m² comporte 10 voies intérieures desservies par un pont tournant de 24m raccordé au réseau national SNCF.
Aujourd’hui le site de la rotonde est l’un des seuls en France à présenter une configuration aussi proche de l’état d’origine et ayant gardé un embranchement direct aux voies du réseau national. Il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 2010 afin de préserver l’intégrité de ce lieu.
Une première tranche de travaux, achevée fin 2021, a permis de refaire entièrement toutes les toitures pour assurer la pérennité de l’ouvrage.
Travaux de couverture
En novembre 2021, la dernière verrière et les dernières ardoises des 2 800 m² de toiture de la rotonde ferroviaire de Montabon, ont été posées. Celle-ci est maintenant hors d’eau. Le bardage des pignons est également achevé.
Bruno Duru, Président de l’association Rotonde ferroviaire de la Vallée du Loir, se réjouit :
Aux endroits où la couverture était finie le salpêtre disparaissait au fur et à mesure sur les murs. Maintenant notre matériel est à l’abri, comme notre fétiche la locomotive Léonie.
Les dix verrières en toiture et quatre sur les côtés, ont été fabriquées par la métallerie Jauneau.Les travaux de couverture avaient été confiés aux entreprises Glot (Montfort-le-Gesnois) et Cheneau (Montabon). Plus de 85.000 ardoises Cupa 7 40×22 ont été posées !
L’ensemble a fait l’objet d’une subvention exceptionnelle de la mission patrimoine de Stéphane Bern et de partenaires institutionnels (Département, Région et Drac).
Bruno Duru détaille :
Nous avons quatre verrières de 4 m sur 1,70 m, et dix de 3,20 m sur 2 m. En moyenne, chacune d’elles pèse plus ou moins 500 kg. C’est nous qui avons acheté et posé les carreaux, des verres armés de sécurité. Nous avons collé, mastiqué 120 carreaux, représentant à peu près sept jours pleins. Ceci nous a permis une belle économie. L’entreprise Cheneau a effectué la pose avec sa grue élévatrice. Tout a été prévu pour les poser sans reprise avec un palonnier ayant l’angle de la toiture.
Projet patrimonial, culturel et associatif
L’association RFVL soutenue par 120 adhérents réalise plus de 5 000 heures/an de travaux sur le site grâce aux bénévoles. La rotonde est une ruche dans laquelle chacun s’affaire pour entretenir, restaurer et valoriser ce patrimoine. Actuellement ce site est ouvert aux publics toute l’année et des visites guidées sont proposées par l’équipe.
Ils envisagent de valoriser ce patrimoine en développant un programme d’aménagement intégrant la rénovation et la valorisation du bâtiment, la création d’un centre d’interprétation de l’histoire et du patrimoine ferroviaire comprenant des matériels roulants, des outillages et l’organisation d’activités culturelle et la circulation de vélorail et de train touristique sur une ligne de 15km au départ de la rotonde.
Dernièrement l’association a fait l’acquisition de trois chariots de quai, datant de 1923, qui servaient à transporter bagages et vélos des voyageurs et possède déjà le tracteur en bon état de fonctionnement.
Et pour accueillir les visiteurs, 90 places de stationnements pour les voitures et un lieu pour les cars sont en cours d’aménagement.
Bruno Duru, Président de l’association R.F.V.L :
C’est un réel plaisir de constater l’intérêt du public pour un patrimoine industriel. Cela ne fait que conforter les projets de valorisation de cette rotonde et l’inscrit durablement parmi les acteurs du tourisme du Sud de la Sarthe.
A travers la restauration de ce site patrimonial remarquable, c’est un véritable projet de dynamisation du territoire !
